Décès de l’ancien journaliste sportif Thierry Sinte, membre fondateur de l’APFJS

Journaliste sportif, mais aussi politique ou judiciaire, Thierry Sinte était présent sur tous les terrains de sa ville ou de sa province. Il est décédé ce lundi soir.

Avec le décès de Thierry Sinte lundi soir dans sa ville qu’il chérissait tant et à l’âge de 76 ans, Namur et le comité de l’APFJS perdent un ami de toujours, un touche-à-tout au verbe haut et fort qui ne laissait pas indifférent. Son souvenir restera longtemps présent, six ans après sa retraite professionnelle. Thierry Sinte c’est avant tout un demi-siècle de journalisme, en tant qu’indépendant ( free-lance, dit-on aujourd’hui). En actualité locale, politique et judiciaire, mais surtout en sport.

Spécialiste du motocross et du basket-ball, disciplines qu’il avait pratiquées, Thierry a collaboré avec les principaux médias namurois (et nationaux), dont L’Avenir bien entendu, mais aussi « La Meuse » où le projet sportif lui fut confié un temps, et Canal C (Boukè) avec qui il a partagé à l’époque les locaux et le parking de la rue Froidebise. Avant de transformer son rez-de-chaussée de l’avenue Reine Astrid en véritable petite agence de presse, multipliant les lignes téléphoniques nécessaires pour ne louper aucun appel ni aucune information. Et d’y former au passage une kyrielle de jeunes collaborateurs qui lui doivent encore aujourd’hui une certaine rigueur de travail. Certains sont devenus ses « filleuls de cœur », on retiendra entre autres les noms de Michel Lecomte, Benoît Aerts, Frédéric Bleus ou Thibaut Marmignon. « Son imperméable et son chapeau le distinguaient de tous, surtout quand il arrivait en retard au match, confie ce dernier. J’ai aussi le souvenir de sa passion pour Eddy Merckx et les basketteuses saint-servaitoises qu’il aimait voir jouer. Sa farde de numéros de contacts(il n’y avait pas de GSM à l’époque) pour appeler les buvettes le week-end et obtenir tous les résultats de foot ou de basket y compris chez les jeunes est quasi mythique, comme sa plume, toujours critique mais pertinente. On peut lui dire un énorme merci de nous avoir mis le pied à l’étrier, tout comme pour son fils Samuel. Le voir devenir chef d’édition était une immense fierté. »

Défenseur de la corporation

On l’a dit, Thierry Sinte avait le basket plus que toute autre discipline dans le sang, au point d’entraîner les équipes de jeunes de l’ex-Union Namur. Marc Deheneffe, un des meilleurs joueurs de la province jusqu’en équipe nationale, lui rend aussi un bel hommage: » C’est une grande perte, il a été un de mes entraîneurs à mes débuts et m’a mis aussi le pied à l’étrier pour la suite de ma carrière. Il nous manquera énormément. »

C’est moins connu du grand public mais Thierry Sinte a aussi défendu le journalisme sportif au sein de l’association professionnelle belge. Son compère Alain Mayez (ex-La Province) témoigne, comme auraient pu le faire Jean Lafleur ou Marc Gérady:« c’était un très grand professionnel de la presse sportive, une véritable agence de presse à lui tout seul… Nous nous sommes côtoyés durant de très nombreuses années au sein de notre association, d’abord à la section Hainaut-Namur où il fut un secrétaire averti et qui m’a bien épaulé quand je suis devenu président. Ensuite au niveau national où, ensemble, nous avons défendu les intérêts des journalistes sportifs indépendants, régionaux, ainsi que des collaborateurs non professionnels. Dès sa création, il a tout mis en place pour assurer la solidité de notre aile francophone. Nos conversations téléphoniques interminables me manquent déjà. « Fort en gueule, ne rendant jamais les armes à l’occasion d’une joute verbale ou écrite, le son de sa voix et l’odeur de son cigarillo resteront dans bien des mémoires…

«Un soutien remarquable»

Dominique Delhalle, ex-RTBF radio et président national de l’association des journalistes sportifs (Sportspress.be) témoigne: « Ceux qui sont passés derrière l’écran de fumée d’un homme rugueux ou intransigeant auront découvert celui qui, infatigable travailleur, alimentait un exceptionnel sens de l’organisation et un utile souci de la précision. Que d’articles et d’alinéas de nos ROI ne devons-nous à Thierry. De statuts à rédiger, nous finîmes par lui ériger une statue!

Sa voix et ses avis tranchés et argumentés résonnent toujours aux Tanneurs et, n’en doutons pas, dans les amicales et associations auxquelles il a livré des profondes convictions politiques et syndicales, combat quotidien. Ce qui reste remarquable, c’est ce soutien et ces encouragements à la jeune génération de journalistes, un véritable label. »

Michel Salmon

Secrétaire et membre du CA de l’APFJS

Journaliste à L’Avenir

Quand Thierry Sinte tenait le « crachoir », impossible de lui retirer. Ici, en compagnie de Dominique Delhalle

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