SUR LES TERRAINS
Le coronavirus et ses répercussions pour la presse à Anderlecht
par Bruno Govers, administrateur APFJS
Il n’y a pas que pour les fans que le coronavirus a ses répercussions. C’est le cas pour la presse aussi et, tout particulièrement, à Anderlecht. Avant la pandémie, la marche à suivre (ou faut-il dire « process »?) était toujours le même au RSCA : quiconque souhaitait assister à un match des Mauves au Parc Astrid devait en aviser Sportspress dans les délais impartis. Geert Paternoster élaborait alors un listing qu’il transmettait à la cellule de communication du Sporting la veille de la rencontre. Le jour « J », en tant que syndics du club, mon collègue Bram Van Vaerenbergh et moi devions réceptionner les tickets d’entrée, deux heures avant le coup d’envoi, au service de billetterie du Sporting, avant de les distribuer aux différentes personnes accréditées dans notre petit bureau de la salle Simonet.
Depuis le début de cette campagne, la donne a toutefois changé : sur base du listing envoyé par Sportspress, c’est à présent un steward qui délègue les précieux sésames au moment où les journalistes se présentent au parking Q8 du stade (emplacement qui remplace celui de la rue des fruits, nettement plus éloigné). Les accréditations, que Bram et moi distribuions, ont fait place à un bracelet qui permet à la fois l’accès à la salle ainsi qu’à la tribune de presse. Notre rôle de syndics se résume dès lors à veiller au respect du port du masque ainsi qu’à la distanciation sociale. Nous pensions nous heurter à des difficultés en salle de presse, mais vu que le club a remplacé la soupe et les sandwichs par de simples spéculoos, il n’y a – comme par hasard – plus foule à cet endroit avant les matches. Et, du coup, pas de risque de Covid non plus…
L’avenir de la presse, vu par Pénélope
par Taimaz Szirniks (AFP)
« La presse à but lucratif s’est écroulée et les journaux n’ont pas réussi à construire une riposte numérique », explique Penelope Abernathy, ancienne vice-présidente du Wall Street Journal et du New York Times, devenue professeure d’économie des médias. Même s’il y a encore un avenir pour quelques grands journaux et des magazines, selon elle.
Q: Pourquoi la presse s’est-elle écroulée avec le Covid-19?
A: « Dans de nombreux pays, les journaux se sont construits historiquement sur un modèle lucratif. Aux Etats-Unis, il repose non pas sur le fait que des lecteurs paient pour les informations, mais sur des annonceurs. Désormais, ce modèle s’est écroulé et les journaux n’ont pas réussi à construire une riposte numérique. Même sur les plus petits marchés, Facebook et Google siphonnent les trois quarts des revenus numériques. Les médias se partagent les miettes: ce n’est pas suffisant pour construire un journalisme solide. Le Covid-19 a encore davantage décimé ce modèle basé sur la publicité. (…) Nous vivons une crise économique prolongée. Les médias survivaient avec de faibles marges, le Covid a accéléré leur chute ».
Q: Quels journaux perdons-nous?
A: « Aux Etats-Unis, on a perdu un quart des journaux qui existaient en 2004. La plupart de ceux qui ont disparu étaient de petits quotidiens ou hebdomadaires. Ils n’ont pas fermé du jour au lendemain: ils sont devenus hebdomadaires, et ça n’a pas marché, ils sont passés au tout numérique, et puis sont partis. En conséquence, la moitié des journalistes de presse écrite ont été licenciés depuis 2008.
Nous avons encore 150 grands journaux régionaux. Même s’ils avaient de l’espoir au début de leur transformation numérique, ils n’ont pas été capables de générer du chiffre d’affaires, via la publicité ou les abonnements. Et les propriétaires ont radicalement changé: la plupart des grands groupes de journaux étaient cotés en Bourse, on savait ce qu’ils faisaient. Leurs nouveaux propriétaires sont des sociétés privées ou des fonds spéculatifs. Leur priorité est de verser des dividendes. Ils peuvent arriver et couper dans les budgets, de manière plutôt agressive. Ce qui m’inquiète aux Etats-Unis est que nous avons tendance à perdre des journaux dans les communautés qui ont de grosses difficultés, avec de forts taux de pauvreté. Ce sont pourtant elles qui ont le plus besoin d’information pour préparer un avenir meilleur ».
Q: Quels modèles économiques pourraient subsister?
A: « Un journal national comme le New York Times ou le Wall Street Journal peut appliquer une stratégie pour atteindre un nombre suffisant de lecteurs et les convaincre de payer. Mais un journal régional n’arrivera jamais à 5,5 millions d’abonnés! Des formules à but lucratif, non-lucratif, ou hybrides fonctionneront selon les endroits. Un propriétaire de journal créatif et rigoureux, qui souhaite investir sur le long terme, sur un marché avec un potentiel de croissance, a des chances de réussir. La presse papier survivra sous une forme ou une autre. Il y a dix ans, on prédisait que nous lirions tous des livres numériques aujourd’hui. Mais ils ont atteint leur pic il y a cinq ans ! Il y a un avenir pour les hebdomadaires et les mensuels. A quelques exceptions près, on se rappellera avec nostalgie de l’ère des quotidiens, de cet instantané des dernières 24 heures ».
ÇA VA SE SAVOIR
Maxime Monfort, raconté par Daniel Lapraille
C’est l’histoire d’un gamin de Nadrin (Houffalize) qui rêvait de devenir coureur cycliste en voyant passer le peloton de Liège-Bastogne-Liège et qui est devenu un lieutenant de la meilleure équipe du monde de l’époque, au service des frères Schleck. Maxime Monfort, récemment retraité et directeur de la performance chez Lotto, fait part de son ressenti sur seize années de carrière professionnelle, vingt grands Tours, dont une 5e place à la Vuelta, deux 11e au Giro, une 14e au Tour de France, un maillot tricolore, des top dix dans tous les tours d’une semaine. Notre confrère Daniel Lapraille, chef d’édition de L’Avenir Luxembourg, a rencontré le sportif une trentaine d’heures pour ce deuxième livre sorti aux éditions Weyrich, « J’aurais signé des deux mains ». Le coureur confie ses ressentis de père de famille et de mari, ses peines, ses joies, ses doutes, l’évolution de son sport, ses relations dans le milieu… Le livre va bien au-delà de simples carnets de route.
Pierre Tilman, historien du Standard
Il a été correspondant sportif à la « Gazette des Sports », Vers l’Avenir Namur et à la Gazette de Liège (Libre Belgique). Il s’occupait de la rubrique équitation à Vers l’Avenir Namur après avoir pratiqué ce sport dans sa jeunesse. C’était un grand ami du boxeur liégeois, feu Kid Dussart et il était un supporter acharné du Standard. Il a écrit le livre « Standard de Liège, de sa création à nos jours ». Il a donc présidé le pèlerinage sportif à Chèvremont jusqu’en 2012, date de la dernière édition en raison de la désaffection du public, après avoir accueilli Eddy Merckx, Robert Waseige, Popeye Pieters, les frères Saive et bien d’autres. Cette manifestation venait en aide à de nombreux groupements pour personnes handicapées, souvent sportifs.

Votre commentaire